Éclats d’insoumission et de révolte

Pour s’être vengé d’avoir été humilié par la Justice, bien que s’étant repenti devant les juges, un Avignonnais de 56 ans a été condamné ce 10 mars à un an de prison dont la moitié avec sursis. Il avait semé des clous de tapissier devant les trois sorties véhicules du TGI d’Avignon, mais aussi devant l’entrée et la sortie d’une antenne du Conseil départemental et devant les entrées de l’hôtel de police. Une vingtaine de voitures aurait ainsi eu les pneus crevés.

Dans le cadre d’une grève illimitée, des dizaines de bureaux de l’entreprise Carbone Savoie à La Léchère (Savoie) ont été retrouvés saccagés ce 10 mars matin. «Du mobilier et des documents ont été renversés. Des vitres ont aussi été cassées», décrit la responsable des ressources humaines. Les syndicats ont réfuté toute implication. «Nous condamnons fermement ces actes», a déclaré un délégué CGT, au nom de l’intersyndicale.

Vers la mi-février, plusieurs locaux du PS ont été attaqués à Paris et dans la proche banlieue. Dans les 3ème, 5èm et 15ème arrondissements, ainsi qu’aux Lilas et au Pré Saint-Gervais: défonçage de vitres, dégradation de serrures et gros tags. Quatre autres permanences PS à Montrouge, Vanves, Malakoff et Clichy, ont été taguées en soutien à la ZAD. Les socialistes ne sont pas les seuls dans le viseur. La vitrine de la permanence du député écolo François de Rugy à Nantes a été attaquée à coups de panneaux de chantier dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 février.

Dans la ville de Vigneux-sur-Seine où la municipalité a lancé un vaste programme d’installation d’une cinquantaine de caméras de vidéosurveillance, deux nouvelles ont été dégradées dans la cité de l’Oly début février. Des individus pour venir à bout de ces regards indiscrets n’ont pas hésité à faire tomber le poteau sur lequel elles étaient accrochées. «C’est la troisième fois en un mois dans ce quartier et la deuxième fois à cet endroit, indique Serge Poinsot, le maire.» Quelques jours plus tard, une voiture municipale est incendiée.

Plusieurs départs de feux volontaires ont émaillé le week-end du samedi 5 au lundi 7 mars au Centre de Rétention Administrative du Mesnil-Amelot. Samedi midi deux étrangers ont ainsi mis le feu à leur matelas entraînant l’évacuation de 80 personnes dispatchées ailleurs. Selon les collabos de la Cimade, suite à la fermeture temporaire de certains locaux, des retenus ont été transférés dans d’autres CRA (Paris-Cité et Palaiseau) et d’autres libérés.
Un mois auparavant au CRA de Palaiseau, un individu avait tenté de s’évader en ouvrant la porte d’une «issue de secours» d’un violent coup de pied avant d’être rattrapé. C’est ce mode opératoire qui avait été utilisé ce 4 février, avec succès cette fois-là, par un ressortissant libyen.
Lundi 29 février, l’Etat a commencé à démanteler de force une cinquantaine de cabanes de la partie sud de la «jungle» de Calais. Des migrants et des personnes solidaires ont riposté par des pierres et des incendies. Vendredi, les maraudes sociales de la préfecture qui essaient de persuader les migrants de monter dans des bus avaient été sérieusement perturbées par des militants. Ils ont notamment tenté d’empêcher des migrants d’être embarqués dans des bus les réexpédiant loin de la frontière franco-anglaise.

Sept camions d’Eurovia, filiale du groupe Vinci ont été incendiés dans le sud de Limoges au soir du mardi 26 janvier. Le préjudice est énorme, les camions valant chacun entre 200 000 et 300 000 euros. L’incendie intervient après la décision de justice validant l’expulsion de plusieurs familles occupant des terrains où doit être construit l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. A l’origine de cette demande se trouve Aéroport du Grand Ouest, une filiale de… Vinci.

This entry was posted in General and tagged . Bookmark the permalink.