Respirer dans le courage que tu rassembles au rythme des battements de ton cœur, de ton cœur où la douleur que ce monde t’a donné forme un cocktail mélangé à l’amour pour tous les yeux qui t’ont vraiment regardé, un cocktail explosif, prêt à exploser.
Respirer dans le courage, je compte un, deux, trois, inspire longuement, redresse mes épaules – c’est le moment- et puis… expire les flammes de tout ce que tu es, tout ce que tu voudrais être et qui n’est pas permis par ce monde. Ta respiration, comme un marteau brisant une vitre, comme une scie à métaux défiant les barreaux d’une prison, un poing rendant les coups à la face de ce monde.
Tu respires, tu inspires et expires longuement. Tu te révoltes. Tu te fais battre et tu tombes. Mais tu n’arrêtes pas de respirer et plus tard tu seras de nouveau sur pied. La respiration des autres t’aide à te relever, comme la respiration d’un-e ami-e aimant-e, d’un-e enfant, d’un-e camarade proche de toi réchauffant ton cœur avec de la force.
Nous pouvons arrêter de sentir, s’enfuir dans les temples de la consommation, de la télévision, du sport, de la drogue. Fuir, essayer d’oublier, oublier que tu souffres, que tu vis. On peut se taire, regarder de l’autre côté, laisser ceux qui nous utilisent continuer et un jour on finira sur la pile de déchets des corps compressés.
Ou on peut respirer. Calmement, rapidement. Doucement, intensément, chaudement, battant de plaisir.
Respirer comme discuter avec d’autres, discuter de ce qu’on peut faire, de ce qu’on veut faire et pourquoi.
Refusons de nous résigner à la vie que cette société essaye de nous imposer, refusons d’abandonner nos rêves et de descendre dans le puits d’une existence malheureuse.
Pleurer, se plaindre, jurer, peut nous soulager le cœur pour un moment. Mais rien ne change. C’est respirer qui fait battre notre cœur et circuler notre sang.