Se cacher la tête dans le sable n’a jamais empêché l’autruche de se faire botter le cul

Le contrôle d’une population sur un territoire qu’il domine est pour tout gouvernement une garantie essentielle à son maintien. Pour les garants de l’ordre établi, le développement et la généralisation d’une multitude d’outils de contrôle, la vidéosurveillance par exemple, répondent directement à différents besoins.
Comme le besoin de se protéger de la population elle-même et des milles menaces qu’elle représente, et aussi, au sein de cette population d’en protéger certains contre d’autres. Le besoin de protéger les intérêts d’une partie de cette population en feintant de satisfaire des revendications qui dans la bouche des professionnels du mensonge, les politiciens, deviennent des réclamations partagées par l’ensemble de la population. Ou encore le besoin d’ouvrir de juteux marchés qui rempliront les comptes en banques d’un certain nombre d’entreprises qui parasitent notre existence, et envers lesquelles nous nourrissons la même affection qu’un tailleur sur bois pour des termites.
A l’angle d’une rue, Steluopaux Edrem, une corneille récalcitrante du Nord-Est, œil perçant et vive d’esprit, précise :
« à Paris les flics disposent déjà de 1500 caméras qui quadrillent l’ensemble des quartiers, avec les caméras de la RATP, de la SNCF et de certains centres commerciaux, qui ont depuis peu été raccordées à la préfecture de police; ça en fait autours de 40 000. Pour affiner les mailles de cette vaste prison sociale que devient de plus en plus la ville, d’ici au début de l’année prochaine, 160 caméras supplémentaires vont être installées. L’objectif de l’État c’est de pacifier plus encore certains quartiers, d’assurer la sécurité de ceux qui ont du fric face aux pauvres qui auraient l’audace de le prendre là où il est, de tenter d’annihiler toute possibilité de révolte, de faire en sorte que rien ne déborde, que tous marchent au pas et que chacun s’autoréprime ; en somme que dans toutes les têtes résonne : ” l’objectif te guette ” et que l’on en vienne à préférer être sous le contrôle permanent des sbires en uniformes plutôt que de vivre des situations qui comportent une part de risque, comme tout ce qui vit sous le soleil et non pas dans les chambres aseptisées d’une maison de retraite. »
En préférant la sécurité à la liberté on n’obtient certainement pas la première et on perd assurément la dernière. Il n’est jamais trop tard pour sortir la tête du sable, et les caméras de vidéosurveillance ne sont pas infaillibles, pas plus que les bénéficiaires comme Citélium (groupe Véolia) Inéo (groupe GDF-Suez), Thalès, SPIE ne sont à l’abri de la critique…en acte.

This entry was posted in General and tagged . Bookmark the permalink.