Etat d’urgence: carte blanche aux porcs en uniforme!

Jeudi 7 janvier, alors que le président Hollande faisait l’éloge des flics à l’occasion de l’anniversaire du carnage de janvier de l’an dernier, dans le 18ème un homme a été tué par les balles de la police.

Immédiatement, la machine médiatique du pouvoir, toujours prête à manipuler la réalité pour fabriquer « l’opinion publique », avait sa vérité sur l’épisode. L’homme – nous disent-ils – avait une ceinture explosive, brandissait un couteau et avait une revendication de Daesh sur un morceau de papier ( !). D’après ces journaleux larbins des flics, il s’agissait donc d’un terroriste. Quelques heures plus tard, la dynamique de l’épisode apparaissait beaucoup plus floue, la ceinture explosive n’était plus qu’ « une pochette de laquelle sortaient des fils ». Or, selon plusieurs témoignages, l’homme n’était pas armé du tout, et bien au contraire il avait les bras en l’air et était seulement en train de crier. Alors, encore une fois, une grande preuve de courage des « héros de la République » ? Le jour suivant, les médias avaient déjà presque arrêté de parler de la nouvelle « attaque terroriste », en espérant faire oublier cet épisode honteux. Depuis le début de l’état d’urgence, les porcs en uniforme sont partout à Paris et ils intensifient leur activité quotidienne : ils patrouillent, harcèlent, frappent et arrêtent les gens à leur discrétion. Le prétexte du « terrorisme » a déjà permis aux flics de réaliser environs 3 000 perquisitions, armes à la main, la plupart chez des gens qui n’ont rien à voir avec le terrorisme islamiste. On mentionnera juste un exemple récent dans le quartier Hoche de Pantin : pendant un contrôle d’identité, le 14 décembre, le jeune Bilal est tabassé par les BST (Brigades Spécialisées de Terrain), au point de lui écraser un testicule ; le 26 décembre, pendant un nouveau contrôle d’identité, ils rentrent dans son domicile et tabassent tout le monde, y compris sa mère Zohra Kraiker, avec des coups de poing et de matraque, qui avait essayé de s’interposer face à la violence contre son fils. C’est ça l’État d’Urgence, extension des pouvoirs des flics pendant les contrôles d’identité, assignations à résidence et restrictions de la liberté de manière préventive et sur la base du soupçon, possibilité de perquisition à n’importe quelle heure, intensification de l’activité de renseignement, plus grande facilité à placer des caméras et des micros dans les appartements et les voitures…   Comme ça a déjà été annoncé, ces pouvoirs exceptionnels seront intégrés dans le code pénal et resteront donc  en vigueur au-delà de la durée de l’État d’Urgence… C’est clair que ces mesures rendront la vie encore plus compliquée à ceux et celles qui depuis toujours se font harceler par les porcs en uniforme : les moins friquées, les rebelles, les sans-papiers, ceux et celles qui ont une tête, une manière de parler ou un couleur de peau qui ne plaisent pas aux flics. Sous prétexte de défendre la sécurité et de combattre le terrorisme, l’État intensifie donc sa guerre contre ceux et celles qu’il considère comme indésirables. Une guerre permanente et quotidienne : contrôles violents et humiliations dans les rues, tortures dans les commissariats, suicides dans les prisons, expulsions et déportations d’immigrés, encerclement et répression des manifestations, fichage et contrôle des opposants politiques… voilà la réalité de la démocratie capitaliste française, une oppression interne qui difficilement peut être cachée derrière les belle paroles « Liberté, Egalité Fraternité ».

Dans la ville chaque jour plus fliquée qu’est Paris, nous nous réjouissons face aux actes de révolte et d’insoumission et nous refusons le chantage moral qui te dit « Soit la République, soit Daesh ». Si nous sommes conscients de l’horreur que représentent Daesh et ses fanatiques, nous n’oublions pas pour autant les atrocités commises par la France dans le Moyen Orient, son ancien et nouveau colonialisme. Nous ne nous ferons jamais baratiner par ceux-là-mêmes qui nous oppriment, au nom de la « sécurité ». Et donc, amants de la liberté, continuons à lever la tête et le poing, agissons de jour comme de nuit, ne nous laissons pas terroriser par l’Etat et ses sbires !

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