Eclats d’insoumission et de révolte

Parce que la liberté sera toujours à conquérir avec notre intelligence ET notre force. Parce que face aux flics, politiciens, enfermeurs, patrons, exploiteurs, vendeurs de faux espoirs, bâtisseurs de la société-prison, faux-critiques, rendre des coups donne de vigoureuses bouffées d’oxygène.

Banque incendiée

Dans la soirée du vendredi 7 juillet, un incendie a ravagé une banque (BNP) chez les gros riches de Neuilly-sur-Seine. Un nanti passablement échaudé qui n’arrivait pas à retirer ses lingots ?

Le loisir du sabotage

Fin juin, à Venarey-les-Laumes (Côte d’Or), un employé découvre au matin en l’ouvrant, que le terrain de golf a été troué sur différents greens.

Fin juin, le téléski nautique de l’« île de loisirs » de Cergy-Pontoise était hors-service. Suite à un test quotidien de vérification du système le mardi 27 au matin, un câble en acier de 800m et situé à 5m de hauteur s’est rompu et est tombé au fond de l’étang. Faut dire que dans la nuit du 26 au 27, une visite, sur une partie non vidéosurveillée du site, a laissé un raft percé et un séparateur gonflable de la vague à surf cassé. Des stages, notamment pour des comités d’entreprise, ont dû alors être annulés. Non mais à l’eau quoi !

A bas les torérorristes !

Lors du weekend à la veille du 1er mai, trônant macabrement sur le parvis des arènes de Nîmes, la statue d’un fameux sinistre clown tortionnaire de taureaux (ou toréro), Nimeño II, a été aspergée d’acide. Après des années au cours desquelles ce monument au sadisme humain avait été la cible de tags, jets de peinture et d’acide, celui-ci avait été enlevé l’an dernier pour être nettoyé et redéposé comme neuf sur la voie. Liberté pour tou-te-s, avec ou sans cornes !

A bas la politique !

Autour des deux récents bordels électoraux se sont encore une fois exprimés rejets et critiques de la politique et des élections à travers l’attaque de permanences de la plupart des partis, et ce de diverses manières (tags, vitres brisées ou étoilées, saccage des locaux, etc). Pratiques vilipendées comme antidémocratiques (à juste titre !), et dont la traditionnelle hargne a embrassé comme il se doit le nouveau parti (et) au pouvoir La République En Marche : fin avril à Lyon le local de campagne de Macron est maculé de peinture ; fin mai à Douardenez et à Saint-Brieux (Bretagne), les permanences ➢ ➢ des candidat-e-s LREM aux législatives ont eu leurs vitrines étoilées ou brisées ; et début juin à Toulouse, le véhicule de campagne d’une candidate aux législatives a été entièrement calciné – le feu ayant été nourri par les affiches de campagne à l’intérieur.

Lundi soir 19 juin, en marge de la manif « Front Social » à Lyon, et en l’absence de ses militants, le local des nationaux-royalistes de l’Action Française est soigneusement visité : porte enfoncée, à l’intérieur une bibliothèque, un mur, une enceinte, un frigidaire, du mobilier, un écran, une tireuse à bière et une vitrine examinés au marteau, puis sur le rideau de fer un tag antifasciste apposé. Cette heureuse initiative s’inscrit dans un ensemble d’autres actions (souvent signées ou réduites au concept de plus en plus galvaudé d’« antifa ») à Lyon. Blim, blang, broum ! A bas tous les pouvoirs !

Mais n’ont pas été épargné-e-s non plus les politicien-ne-s, ces hommes et femmes qui incarnent le pouvoir, qui sont adversaires entre eux, mais ennemi-e-s avec les indésirables. Ainsi le soir du 28 mai dans le quartier de la Goutte d’Or, Babette de Rozières, candidate LR aux législatives, et 5-6 personnes de son équipe ont été pris à partie par une quinzaine de personnes qui les ont encerclés, les traitant de racistes, criant « solidarité avec les réfugiés » et « bourgeoise dégage ». Son suppléant Pierre Liscia s’est vu arracher des tracts de ses mains ainsi que son téléphone qui a été fracassé par terre.

Feu aux prisons

Le 30 avril à Bagnolet, un utilitaire Vinci (entre autres constructeur et gestionnaire de taules, d’autoroutes, de centres de rétention, d’aéroports…) est livré aux flammes. Dimanche 14 mai, à Marseille, un local commercial d’Eiffage (illustre bâtisseur de taules) a ses vitres pétées et ses murs sont recouverts de tags : « Smartseille, caméras… parc à bourges ! Crève votre monde asptisé ! » ou encore « Plutôt vandales que résignés ». Le 8 juin à Toulouse c’est au tour d’un véhicule d’Eiffage de partir en fumée, à l’aide d’une bouteille de gel hydroalcoolique vidée sur la roue avant et d’un allume-feu. Le 9 juin, 4 rue Dolorès Ibarruri à Montreuil, les vitres du siège de Egis (qui a entre autres collaboré à la construction des prisons de Réau et Roanne) volent en éclat. La veille, toujours à Montreuil, c’est une camionette Spie Batignolles qui a été incendiée.

A bas l’Etat

Le 27 mai, à Montreuil, une voiture du département de la Seine-Saint-Denis est cramée.

La nuit du 28 au 29 mai, aux Lilas, un utilitaire de la direction interdépartementale des routes de l’Ile-de-France, un des nombreux rouages périphériques de l’Etat, est incendié.

Dans la nuit du 18 au 19 juin, à Gaillac, deux véhicules appartenant à la mairie de Gaillac sont incendiés à l’aide d’allume-feux. On apprend dans un communiqué que « Ce n’était pas cette mairie en particulier qui était visée. Tous les jours sont opportuns pour attaquer le pouvoir, quel qu’il soit. » On adhère.

De l’école….

Le 27 mai à Bléré (37), la voiture de la gardienne d’un collège est incendiée. Deux jours plus tard, c’est au tour de celle de son collègue de mari de partir en fumée. Les semaines passées sur le même parking la voiture d’un enseignant avait déjà été incendiée, une autre tagguée, et six autres avaient eu les pneus crevés.

Le 10 juin, le collège Lucie-Aubrac, au cœur de La Villeneuve de Grenoble, a subi d’importants dégâts à la suite d’un incendie. Des pneus et une moto ont été embrasés volontairement à l’entrée du collège. Selon le directeur de cabinet du préfet « en incendiant un établissement scolaire, ce sont les valeurs de la République qui prennent feu ». Quel optimisme, nous n’aurions pas espéré mieux.

Le mercredi 7 juin, à Saint-Symphorien-sous-Chomérac (Ardèche) une école a été totalement saccagée : ordinateurs explosés au sol, de la peinture partout, les extincteurs vidés et un micro-ondes en train de brûler.

…au turbin

Dans la nuit du 28 au 29 mai à Pantin, deux véhicules sur le parking de l’entreprise Atout Bois ont été incendiés. Cet établissement administré par la Protection Judiciaire de la Jeunesse fait son beurre avec la réinsertion des jeunes pris dans les griffes de la Justice. On a pu lire à ce propos :

« Le travail et la prison sont deux piliers essentiels du contrôle social, nécessaires à la reproduction d’un monde basé sur l’autorité et l’exploitation. Le travail est la meilleure des polices et la réinsertion un chantage. Le sabotage enraye la machine de l’exploitation et libère du temps. Nous faisons le pari qu’il y a bien plus de joie dans la révolte que dans une vie de soumission. »

Jeudi 11 mai à Amblainville (Oise), sur le site de XPO Logistics, entreprise de transports qui a pour clients la marque d’ameublement Habitat et le site internet vente-unique.com, une altercation éclate entre des intérimaires et la direction. Dix minutes plus tard, un feu de palettes contenant quelques objets manufacturés démarre sur une zone du site, ce qui entraine l’évacuation d’une centaine de personnes. Depuis le 28 avril ce sont trois départs d’incendie qui se sont produits dans la partie réservée à vente-unique.com, en raison d’un contexte tendu, le site fonctionnant avec une centaine d’intérimaires qui attendent des embauches qui n’ont pas lieu, raconte un délégué syndical.

Contre l’avenir radieux du nucléaire

Mercredi 21 juin au petit matin à Bure (Meuse) où est prévue une zone d’enfouissement de déchets radioactifs à vie longue, des opposant-e-s au nucléaire ont saccagé un hôtel-restaurant trois étoiles appartenant à la commune et connu pour accueillir les nucléocrates. Après avoir enflammé des pneus à l’extérieur, tout y est passé à l’intérieur : vitres brisées, machine à café, service de vaisselle, tables, chaises renversées et cassées voire jetées dehors, ➢ ➢ des fûts de bière vidés et des bouteilles d’alcool cassées, et deux tentatives d’incendie. Et au même moment à l’extérieur d’autres complices envoyaient à terre une vingtaine de mètres de clôture. Car comme le disent les intéressé-e-s, « il ne s’agit nullement d’un hôtel meusien quelconque, qui aurait été pris pour cible par pur appétit de destruction : il s’agit du sabotage matériel de l’un des chevaux de Troie de l’Andra. » (l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs)

Sans mesure

Fin juin on apprend qu’à Arfons (Tarn), un mât de mesure de 42 m de haut installé par la société RES Group sur une propriété privée forestière a été totalement détruit par le feu. L’ensemble des appareils de mesure devait servir à déterminer quel type d’éolienne y implanter pour obtenir le meilleur rendement possible.

Mercredi 31 mai à Beaufonds et Casernes (La Réunion), deux sabotages ont eu lieu sur des sites de l’industrie sucrière visant des sondes mesurant le taux de sucre des cannes. Dans le premier cas un incendie volontaire a détruit l’appareil, nécessitant son remplacement pour un coût d’environ 200 000 euros, dans le second il s’agit de dégradations empêchant le fonctionnement de la sonde au centre de réception des cannes.

Tout l’été déteste la police!

La nuit du 31 mai le commissariat municipal d’Hérouville-Saint-Clair (Calvados) a mangé de la pierre en jet laissant des impacts sur les vitres.

A la même période à Vitry-sur-Seine, une interpellation entraîne une nuit de représailles contre les flics. Un jeune avait fui un contrôle et été rattrapé plus loin, deux groupes avaient tenté de le libérer parmi lesquels aurait figuré sa mère. Deux flics sont blessés et le jeune, sa mère et deux autres individus sont interpellés. Une cinquantaine de personnes se rassemblent vite devant le commissariat, ce qui entrainera sa fermeture, et protestent contre les interpellations. Jusque vers 3h du matin, incendies, jets de projectiles, tirs de mortiers et cocktails Molotov viseront les flics. Le lendemain après-midi et le surlendemain le soir, deux cocktails Molotov sont lancés dans la cour du commissariat.

Dans la matinée du 2 juin à Bordeaux, une voiture arrive en trombe devant un commissariat, freine brutalement et se gare de travers sur l’espace réservé à la volaille en uniforme. Une femme encagoulée et armée d’une batte de base-ball en sort et fonce vers l’entrée. En furie mais sans rien dire elle s’acharne à coups de batte sur l’interphone. Arrêtée puis emmenée, elle insulte et menace les flics au passage. Son acte aura quelque peu interrompu le travail des flics puisque par précaution, toute une aile du commico a été évacuée (justiciables et public compris donc) et les démineurs ont été appelés.

Dans la nuit du 27 au 28 mai à Mouchard (Jura), une voiture appartenant à un gendarme stationnée le long du mur de la brigade de gendarmerie a été détruite par les flammes, faisant au passage fondre en partie l’isolation extérieure du bâtiment.

La nuit du 2 au 3 juillet, au Pré-Saint-Gervais (93), une camionnette de Stanley Security a cramé. « Tout le monde déteste la police – et aussi ses ersatz. Tout le monde peut agir. » lit-on dans un communiqué. A bon entendeur.

Vendredi 26 mai au soir, une patrouille de l’armée (opération « Sentinelle ») qui faisait son job de flics à Corbeil-Essonnes, a eu droit aux mêmes égards que l’habituelle et vulgaire bleusaille. C’est au niveau de la N7 surplombée par des trottoirs et talus que ces (autres) assassins de l’Etat ont été caillassés par dix individus encagoulés. Quelques impacts sur le véhicule, pas de vitres blessées ni de militaires brisés, mais comme on dit, quand on offre des cadeaux, c’est l’intention qui compte !

Tandis que sur les Champs-Elysées les bidasses se dandinaient devant les puissants et leurs admirateurs, fiers de leur chair à canon et des engins de mort de la nââtion, les nuits du 13 et du 14 juillet ont été, dans le Nord-Est parisien (18ème, 19ème et 20èmeardt.), tout autrement festives, créatives… et peut-être historiques. Parmi les traditionnels incendies de voitures, feux de poubelles, et divers tirs au mortier et au feu d’artifice sur la flicaille, ces derniers ont été confrontés, surpris, à des barricades faites avec des conteneurs et des poubelles enflammées disposées en travers de la rue.

This entry was posted in General and tagged . Bookmark the permalink.