Transports en commun :
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La sécurité c’est
(surtout du) capital
Le plus important aux yeux de l’Etat est-il réellement de protéger sa population d’un danger de mort immédiat tel qu’un potentiel colis piégé ? Dans ce cas il ne devrait pas hésiter à arrêter le trafic, prendre le temps d’être sûr d’éliminer le danger. Or, si l’on en croit la grève sur le RER A du 10 décembre dernier vis-à-vis de la responsabilité du traitement des colis suspects que se renvoyaient préfecture de police et RATP, dénonçant la primauté de la fluidité du trafic sur la sécurité des voyageurs, on ne peut que se rendre compte que notre vie n’a aucune importance face à celle de l’Economie qui est nourrie par l’asservissant et aliénant train-train quotidien. Economie dont le secteur de la sécurité tient lui une bonne petite forme par ces temps terribles de crise économique et de menace terroriste mondiale.
Les portiques de sécurité scanners à rayons X inclus installés en grande pompe sur les quais du Thalys à Gare du Nord et le personnel spécialisé affecté représentent ainsi au total pas moins de 2,5 millions d’euros par quai et par an. Mais comme on nous le martèle inlassablement, la sécurité d’abord ! En effet, si celle-ci a un coût, elle n’a pas de prix dixit Ségolène Royal, ministre du développement durable, qui gloussait fière comme un coq de l’installation de ces joujoux. C’est que peu auparavant ces gadgets à la COP 21 ont « fait merveille », et qu’en plus c’est du Merde in France !
Mais encore une fois, qu’en est-il de leur exigence de nous protéger, qu’est-ce qui prime dans leurs têtes entre l’intégrité physique de chacun-e d’entre nous et leur trafic ? Réponse d’un (ir)responsable SNCF : « à certaines heures en fin de journée, il est impossible de totalement vider le quai des gens qui descendent avant de laisser passer ceux qui vont partir (…) on a été obligé de laisser les flux se croiser. » La SNCF «transige» ainsi sur cette énième mesure pour cette soi-disant si impérieuse question de sécurité censée justifier notre soumission volontaire aux divers agents et machines de contrôle.
Et pour bien affirmer le règne de la normalité, la SNCF teste des logiciels d’analyse comportementale couplés aux caméras pour prévenir des gestes suspects et comportements anormaux.
Identifier un terroriste dans la foule par la montée de sa température corporelle, ou par la manière dont il incline la tête… bon sang mais c’est bien sûr !
Dis-donc, t’as pas intérêt à être malade ou à manger épicé ! Et gare à ne pas avoir fait de yoga avant d’aller à ton entretien d’embauche ! Alors… fini le temps où l’on court en retard, se trompant et faisant de secs demi-tours ? Révolu sera bientôt le temps où l’on fonce parmi la foule en gueulant d’incompréhensibles onomatopées, le cœur battant la chamade à tout rompre, vers son ou sa bien-aimé-e ?
Si les tarés industriels en blouse blanche affirment que leurs gadgets sont loin d’être au point (un individu équipé d’armes et d’explosifs et idéologiquement déterminé à s’en servir n’est pas forcément nerveux concèdent-ils à moitié – sans doute le souvenir de tous ces flics et militaires inexpressifs et froids leur revenant), la SNCF n’en persiste pas moins dans cette voie absurde, dont la capacité à contribuer à sauver des vies est une sale blague, et plus que tout, une tromperie marchande et lucrative.
On le voit bien, plus que nous protéger contre un éventuel attentat, toutes ces mesures de sécurité que l’Etat (socialiste) fait passer aussi urgemment que tranquillement, ne font que nous inculquer plus profondément la soumission aux exigences supérieures de la démocratie et du capitalisme. Pouvoirs de police supplémentaires accordés aux milices des transports en commun, durcissement des amendes et de leur recouvrement, pénalisation des mutuelles de fraudeurs, chasse des vendeurs à la sauvette… la loi sur la sécurité dans les transports en commun adoptée à l’unanimité par toutes et tous les député-e-s, ces représentant-e-s du bon Peuple, fera ainsi feu surtout sur les pauvres, les sans-papiers, les vendeurs à la sauvette, toutes celles et ceux qui fraudent, toutes celles et ceux qui décidément n’ont pas fini de faire désordre dans la mensongère et grotesque fresque d’union nationale que l’Etat et les misérables citoyens patriotards veulent représenter au monde.
Un aperçu des divers responsables travaillant main dans la main, se faisant de l’argent sur la manipulation de la peur, entretenant l’esprit de soumission, collaborant au développement du flicage et à sa propagande ce qu’ils appellent la sécurité.
Deux élu-e-s ayant présenté la proposition de loi dans les transports : Bruno Leroux député PS, 19-21 Avenue de la République 93800 Epinay-sur-Seine ou encore Sophie Errante députée PS de Loire Atlantique qui a une Permanence Parlementaire 17 rue des Sports App 7 44330 LE PALLET.
Christophe Naudin est un «criminologue» français attaché à l’université Paris II Panthéon Assas, spécialiste de la sûreté aérienne et de la criminalité identitaire ainsi qu’entrepreneur dans la sureté des transports.
Patrick Ropert, directeur de Gare et connexions qui a notamment déclaré que le coût de la sécurité serait répercuté sur les billets de train, et Stéphane Volant, secrétaire général SNCF qui a annoncé l’expérimentation de la vidéosurveillance intelligente.
Lui, c’est Loic Mechinaud, directeur marketing de High Tech Detection Systems. Après avoir emporté début juin 2015 un marché entre 3 et 4 millions d’euros pour la fourniture, l’installation et la maintenance de systèmes de détection de traces d’explosifs dans 17 aéroports français, l’entreprise française HTDS a fourni les portiques de la COP 21 qui sont ceux actuellement en service sur les quais du Thalys. Le recyclage, la valorisation des déchets qu’on vous dit ! HTDS dispose notamment de filiales en Algérie, en Egypte, en Lybie, au Maroc, et en Tunisie.
Son siège social se situe lui dans nos contrées.
HTDS
Parc d’activité du Moulin de Massy
3 rue du Saule Trapu – BP 246 91882 MASSY Cedex
01 64 86 28 28