Nouvel an
La nuit du nouvel an, 945 voitures ont brûlé. Dommage, comme chaque année, des centaines de personnes ont été arrêtées par les flics (454 arrestations et 301 gardes-à-vue) pendant cette nuit.
Pendant le réveillon, des gens sont aussi allés tirer des feux d’artifice devant diverses prisons pour souhaiter la bonne année et exprimer leur solidarité aux personnes enfermées : par exemple en banlieue parisienne près des prisons de Fresnes et Fleury-Mérogis, à Besançon derrière la prison de la Butte, à Toulouse et environs près de la maison d’arrêt de Seysses, du centre de rétention de Cornebarrieu ainsi que de l’hôpital Marchant où sont hospitalisés des détenu(e)s dans une unité psychiatrique spéciale.
Les feux d’artifices ont parfois été accompagnés de slogans criés tels que « flics, matons, assassins », « crève la justice, crève la taule » , « liberté »…
En finir avec la politique, premiers pas
Le 27 novembre à Montpellier les vitres de la permanence PS ont une nouvelles fois été brisées. Idem à Malakoff la nuit du 30, alors que le même soir à Vesoul ce sont les vitres de la permanence FN qui tombaient sous les coups. Et quelques semaines avant à Montrouge, l’entrée du bâtiment de la permanence PS avait été incendié.
Tout le monde déteste la police
La nuit du 25 au 26 octobre, en solidarité avec les migrants de la lande de Calais pendant l’expulsion de la « Jungle », la voiture du chef de la gendarmerie de Limoges a été incendiée.
A Grande-Synthe (Nord) le 30 octobre, des cocktails molotovs sont jetés dans la cour du commissariat.
La nuit du 29 au 30 novembre à Neuf-Brisach (Alsace), une voiture de gendarmerie a été entièrement calcinée dans la cour de la caserne, et un début d’incendie a été constaté au niveau de l’entrée principale.
Le 1er décembre à Montbéliard, alors que le maire et le commissaire animaient un débat, leurs deux véhicules ont été incendiés. L’après-midi la police avait procédé à deux interpellations dans le quartier. « Débattre, c’est accepter », fin du débat !
A Grenoble, le soir du 31 décembre un groupe d’énervés s’en est pris aux baies vitrées et à la porte coulissante du nouveau bureau de police, avec de grosses pierres et un plot en fer. Durée de vie du comico : un mois. 2017 commence bien.
Nique la pub
Début décembre au Mans le feu a été mis à l’intérieur du pilier d’un double écran publicitaire de plusieurs mètres de haut, avec à côté un tag « Nik la pub ». Rebelote à Dijon quelques jours plus tard, où un grand panneau publicitaire et trois sucettes JCDecaux sont détruits par les flammes.
Saboter les projets de la domination
Le soir du 7 novembre à Aulnay-sous-Bois (93), plusieurs personnes forcent les clôtures pour pénétrer sur le chantier, commencé depuis seulement deux mois, d’une future station de métro du Grand Paris Express, réseau en cours de construction qui doit ajouter 4 nouvelles lignes, entièrement automatiques, au réseau déjà existant. Elles font fuir le vigile avec une arme de poing puis mettent le feu à une cabane de chantier en préfabriqué, qui la calcine entièrement et se propage également à une grue : le résultat s’élève à un million d’euros de dégâts.
Dans la nuit du dimanche 27 novembre, les locaux du CivicLab de La Chapelle (18ème) ont été entièrement détruits par les flammes. Le CivcLab sert d’éclaireur aux plans de restructurations de la Mairie de Paris. Sous couvert de grands mots comme « vie de quartier conviviale, solidaire », « participation citoyenne », il prépare la bataille qu’urbanistes, flics et Mairie entendent bien intensifier pour chasser les pauvres et les moins rentables du quartier, et l’embourgeoiser pour le rendre plus attractif aux yeux des commerçants et des clients.
Le soir du mardi 22 décembre à Bordeaux, des sabotages sont constatés sur une extension toute récente de la ligne C du tramway : des câbles de fibre optique arrachés et des cales placées au niveau des systèmes d’aiguillages pour les bloquer. Le tram ne peut plus circuler sur ce tronçon pendant 24h.
À Châtenay-sur-Seine (77), un nouveau parc éolien est en projet et un mât haut de 70m portait depuis un an des dynamomètres, appareils de mesure de la puissance du vent, ainsi que des capteurs d’énergie solaire pour leur alimentation. Mais la nuit du 31 octobre, quelqu’un a détaché les haubans qui maintenaient le mât pour le faire tomber, et il s’est écrasé au sol de même que tous les appareils qu’il portait.
La nuit du 27 octobre à Vendenheim, près de Strasbourg, deux engins de la société Fondasol (filiale de Vinci) ont été sabotés. Ces machines servaient à sonder le sol en prévision des travaux de construction d’une autoroute qui devrait permettre le contournement de Strasbourg par l’Ouest. Un câble d’alimentation a été coupé, les pneus ont été crevés et de la mousse polyuréthane et de la paille ont été mis dans les réservoirs.
A Marseille début novembre, le cabinet d’architectes Tangram, impliqué sur le chantier de construction d’un hôtel de luxe entre la Canebière et Noailles, projet ayant pour but de « nettoyer et pacifier le quartier », a été visité directement à son agence : la façade et les vitres ont été souillées à l’huile de vidange, en plus de tags comme « ni gentrification, ni pacification ». Un bureau de ventes immobilières de Vinci a d’ailleurs eu ses vitres pétées dans la même ville, le groupe construisant et rénovant des prisons (dont les Baumettes à Marseille en ce moment), entre autres horreurs.
Un accueil sur mesure
Le 28 octobre à Créteil, un huissier et un serrurier venaient expulser une veille dame de son logement mais celle-ci a tenté de les faire fuir en tirant avec un pistolet à blanc dans son appartement.
Fin octobre à la station RER de l’université de Nanterre, une trentaine de flics, agents de la sûreté ferroviaire et contrôleurs font leur sale boulot quotidien. Une quinzaine de personnes venues de l’université voisine s’approchent aux cris de « tout le monde déteste les contrôleurs », cachées derrière une banderole. La fumée d’un fumigène envahissant les couloirs, les contrôleurs ont pris la poudre d’escampette. Simple, efficace, bien joué !
Feu aux prisons
Dans la nuit du 3 au 4 novembre à Toulouse, les 3 véhicules garés sur le parking de l’entreprise Eiffage, qui construit des taules, ont été détruits par les flammes, tandis que la nuit du 19 au 20 novembre c’est une fourgonnette Eiffage qui a été incendiée dans cette ville.
Dans la nuit du 17 novembre à Pantin, des noctambules ont livré aux flammes l’entrée d’une agence d’intérim Adecco et ont tenté d’incendier le bâtiment des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation voisin, mais le feu n’a pas pris. Dans une revendication de l’action sur internet, les auteur(e)s expliquent leur geste par le fait qu’Adecco est un esclavagiste moderne, donc un rouage de l’exploitation. Quant aux SPIP, services dédiés à la réinsertion, ils servent en quelque sorte à prolonger la prison même une fois dehors, et au « redressement » des personnes incarcérées.
Dimanche 27 novembre une mutinerie a éclaté au centre pénitentiaire de Valence. Les mutins ont ouvert toutes les portes du bâtiment, incendié des matelas dans trois cellules et cassé toutes les caméras de vidéo-surveillance.
Dans la nuit du 28 novembre une voiture d’une boîte de sécurité privée (Stanley) a été incendiée à Bagnolet. « Ces rebuts de la flicaille d’Etat sont de plus en plus présents dans nos vies. Qu’ils reçoivent un peu de ce qu’ils méritent. » lit-on dans la revendication.
Fin novembre au Mans, quelques personnes ont crevé les pneus d’une quinzaine de véhicules avec un petit tournevis : des voitures de riches, d’une agence immobilière, de l’entreprise Heulin Construction (filiale de Vinci, groupe qui construit des prisons et de centres de rétention entre autres) ainsi qu’une voiture d’une entreprise de mariages.